Une ville qui tient compte des femmes
Nous aspirons à une société où l'égalité entre femmes et hommes est la norme, où les femmes ne sont pas victimes de discriminations. Nous voulons que les femmes soient protégées du sexisme et de la violence. Notre objectif est de garantir aux femmes un accès équitable au marché du travail, en éliminant les disparités salariales et de pension fondées sur le genre. Nous visons à abolir les contraintes imposées par les rôles traditionnels, offrant ainsi davantage de temps et d'espace aux femmes pour s'épanouir pleinement.L'éradication de l'inégalité de genre constitue un choix sociétal crucial dans de nombreux aspects de la vie en communauté. La municipalité a également un rôle à jouer dans ces choix, et nous sommes résolus à agir en faveur de l'égalité des genres au sein de la ville.
Ce que nous voulons
Un. Nous investissons dans la prévention de la violence envers les femmes
- Nous misons sur l’éducation à la vie sexuelle et affective à l’école. La prévention du sexisme et de la violence envers les femmes commence à un jeune âge.
- Nous développons une culture favorable aux femmes en ne donnant aucun soutien à tout projet qui porte atteinte à l’intégrité des femmes et en bannissant la publicité sexiste du paysage urbain.
- Nous augmentons la sécurité des femmes dans l’espace public en éclairant toutes les rues de la commune la nuit ainsi que les parcs. Nous veillons à ce que toute zone à risque soit éliminée de nouveaux projets immobiliers.
- Nous soutenons, encourageons et initions des campagnes de sensibilisation contre la violence faite aux femmes et pour l’égalité des genres.
- Nous développerons une application pour permettre aux femmes de signaler si elles sont en danger ou si elles ont besoin d’aide.
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C’est par une prévention vaste et adéquate que nous attaquons le problème à la racine. Car il faut un changement de mentalité et parce que le problème est largement répandu dans la société. La prévention commence dès l’enfance, en donnant la priorité à une éducation sexuelle et relationnelle dans l’enseignement. La ville doit s’engager à ce que ses écoles aient à leur disposition suffisamment de moyens pour mettre en œuvre des projets d’éducation sexuelle et relationnelle à long terme et à l’échelle de toute l’école.
Les projets qui portent atteinte à l’intégrité des femmes, la ville ne peut pas les soutenir. Elle devrait bannir de ses rues la réclame sexiste. Stockholm, Paris, Londres et Genève se sont engagées à bannir de leurs rues la publicité sexiste. Tournai peut suivre leur exemple.
L'espace public doit être sûr pour les femmes. Un bon éclairage des rues, parkings souterrains et parcs est essentiel, et c'est une obligation pour la ville. Les nouveaux projets immobiliers doivent éliminer les "zones vides" sans contrôle social. À Tournai, pour des raisons économiques, l'éclairage public a été éteint la nuit en périphérie, ce qui crée un sentiment d'insécurité inacceptable. Nous demandons le rétablissement de l'éclairage public sur toute la commune.
Nous voulons développer une application qui permet aux femmes de signaler si elles sont en danger ou si elles ont besoin d’aide. Des villes comme Liège utilisent déjà des applications qui permettent aux femmes de contacter leurs proches, les services de secours ou encore des associations en cas de danger.
Deux. Nous investissons dans l’aide accordée aux femmes victimes de violence, de harcèlement ou de sexisme.
- Nous appliquons la convention d’Istanbul en organisant une aide spécifique pour les femmes victimes de violence.
- Nous créons un Point violet (un endroit où les gens peuvent signaler des comportements sexuellement abusifs) dans chaque université et haute école, dans chaque quartier festif et lors de chaque grand événement public.
- Nous voulons ouvrir un centre de prise en charge des violences sexuelles à Tournai pour offrir des soins multidisciplinaires aux victimes de violences sexuelles et des conseils aux personnes de soutien.
- Nous veillons à créer et rendre les postes de proximité de la police aisément accessibles et accessibles de nuit pas uniquement à Tournai centre.
- Nous veillons à l’accueil des victimes de violences par un personnel policier averti et mettons au premier rang de nos priorités la lutte contre les violences conjugales.
- Nous soutenons des formations à l’aide aux victimes aux intervenants de première ligne (services de police, éducateurs de rue).
- Nous libérerons plus de fonds pour l’accueil des femmes (refuges).
- Nous adoptons un code de conduite en tant que ville, et plaçons dans tous les services municipaux une personne de confiance.
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Les victimes de violence et de sexisme ont droit à une aide de qualité abordable. Après les témoignages de #MeToo, le gouvernement a décidé d’ouvrir dix centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles, auxquels les victimes peuvent s’adresser pour un secours médical et psychologique, une enquête médico-légale, le dépôt d’une plainte et son suivi. Une bonne initiative, mais dix centres pour toute la Belgique, c’est insuffisant. Pas étonnant qu’ils connaissent un afflux plus important que ce qu’on attendait. Le centre le plus proche de Tournai est celui de Charleroi. C’est trop loin ! C’est pourquoi nous en demandons un aussi à Tournai.
Parce que les jeunes doivent pouvoir profiter de la vie nocturne en toute sécurité, nous mettrons en place un « Point violet » dans chaque quartier festif. Le Point violet est un lieu où les victimes et les témoins de comportements sexuellement abusifs peuvent venir les signaler et trouver de l'aide.
La plupart des femmes victimes de violences ne les dénoncent pas à la police. Elles hésitent souvent par crainte de ne pas pouvoir raconter ce qui s’est passé. Le personnel de l’accueil des victimes doit donc recevoir une formation spécifique. La proximité d’un poste de police joue aussi un rôle. C’est pourquoi nous demandons la réouverture des postes de quartier de la police locale qui ont été fermés. Le taux élevé des violences conjugales reste préoccupant et doit être pour la police une priorité.
Les refuges sont un besoin vital pour les femmes qui veulent échapper à une situation de violence. Il ne peut pas y avoir de manque de place à ce moment-là. La ville doit libérer plus de moyens pour l’accueil des femmes et prévoir plus de places d’accueil.
Trois. Pas de discrimination envers les femmes
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- Nous accordons une aide financière aux ASBL locales qui favorisent l’inclusion et la valorisation des femmes.
- Nous soutenons les actions syndicales et portons une attention particulière aux demandes qui concernent toute situation de harcèlement, agression ou discrimination envers les femmes.
- Nous veillons à ce que toutes les femmes aient accès aux initiatives, services et bâtiments communaux quels que soient leur origine, âge, convictions religieuses ou philosophiques ou leur handicap éventuel.
- Nous voulons un.e échevin.e en charge de l’égalité des chances qui rencontre les acteurs de terrain mais aussi des femmes victimes de discrimination et de violence.
- Nous incluons des citoyens dans la Commission communale consultative pour l'égalité des femmes et des hommes.
- Nous assurons une transversalité de la politique d'égalité des chances pour qu'elle soit prise en compte à l’état-civil, maintien de l’ordre, urbanisme, enseignement.
- Nous défendons le principe selon lequel les femmes se défendent elles-mêmes en s’assurant qu'elles soient représentées équitablement dans toutes les commissions, comités et toute autre délégation du secteur public.
- Nous rendons les discussions, propositions et actions de la Commission communale consultative pour l’égalité des femmes et des hommes de Tournai accessibles et disponibles à tous facilement par le partage des comptes-rendus sur Internet.
- Nous prévoyons des récoltes de données auprès des femmes par du porte à porte afin de s’assurer que toute femme quels que soient son âge, son origine, sa situation socio-économique et familiale soit prise en compte dans les politiques communales.
- Nous prévoyons des toilettes publiques gratuites.
- Nous prévoyons des espaces de soins où changer et nourrir les bébés et nourrissons.
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Une ville qui tient compte des femmes favorise l’égalité et l’applique sur son propre terrain. Notamment par la représentation égale de femmes et d’hommes, au moyen de quotas, dans les conseils d’administration et les intercommunales et les collèges des bourgmestres et échevins.
Les ASBL locales travaillent avec les femmes à la lutte contre la discrimination, à la prévention de la violence et du sexisme, à l’accueil des victimes, etc. Elles ont un rôle important d’émancipation. La ville doit mettre ce rôle en valeur. Ces ASBL aussi ont besoin de plus de moyens pour remplir leur rôle.
Pour aller aux toilettes, les femmes doivent demander dans des restaurants ou dans des magasins. On doit alors payer pour aller aux toilettes. Il y a trop peu de toilettes publiques, et surtout pour les femmes.
Celle qui va en ville avec un bébé ou un nourrisson n’a pas beaucoup de possibilités pour le changer ou le nourrir. Où réchauffer un biberon ou une panade ? Où changer son lange ? Où donner le sein tranquillement ? Il doit être possible d’allaiter partout dans l’espace public. Mais en plus, des espaces réservés pour les nourrissons peuvent être utiles pour les mères qui veulent nourrir leur enfant en toute tranquillité.
Quatre. Donner du temps pour la mère mais aussi pour la femme
- Nous élargissons l’offre de crèches publiques.
- Nous veillons à ce que l’accueil extrascolaire dans les écoles primaires reste gratuit.
- Nous élargissons les “plaines de jeux” pendant tous les congés scolaires.
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Les femmes continuent toujours à assumer la plupart des obligations de soins. Des services publics forts et de qualité soulagent les familles et les femmes. A Tournai, les garderies scolaires sont payantes. Ces contraintes financières empêchent certaines familles de mettre leurs enfants à la garderie et mettent donc en difficulté certaines femmes. En effet, il est compliqué de travailler à temps plein ou de s’investir dans la vie citoyenne en déposant ses enfants à 8h et en devant les reprendre à 15h voire 12h le mercredi. Nous voulons la gratuité des garderies scolaires. Nous veillons aussi à augmenter l’offre de crèches publiques et à élargir les plaines de jeux de la ville car elles affichent complet. Nous veillons à une offre abordable en activités extrascolaires.
Cinq. L’égalité sur le marché du travail
- Nous éliminons l’écart salarial dans les entreprises et services de la ville. Nous créons une commission chargée de la surveillance, qui tient compte de tous les facteurs renforçant le clivage au-delà des différents services municipaux et qui peut les combattre.
- Nous proposons des temps pleins à la ville afin de limiter les contrats précaires à temps partiels. En cas de nouveaux postes vacants, il faut d’abord veiller à augmenter le nombre d’heures des travailleuses qui sont déjà en poste.
- Nous élaborons des propositions visant la suppression de la hiérarchie des sexes au travail dans les services communaux.
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La ville est un employeur important et emploie beaucoup de femmes. Souvent, ce sont les femmes qui se trouvent à travailler à temps partiel. Ce sont elles que l’on retrouve le plus dans le nettoyage et les garderies par exemple. Ce n’est pas toujours par choix. L'idéal pour lutter contre l’écart salarial est de privilégier l’engagement à temps plein. Nous voulons que la ville propose le plus possible des contrats à temps plein et lorsque de nouvelles places vacantes sont ouvertes, les travailleurs qui désirent augmenter leur nombre d’heures auront la priorité.
Six. Le droit à l’avortement
- Nous donnons plus d’aide financière aux centres d’avortement.
- Nous créons un réseau d’aide psychologique accessible gratuitement pour toute situation d’interruption de grossesse.
- Nous créons un fonds de soutien aux femmes en situation financière précaire pour qu’elles puissent payer un avortement.
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Le choix de devenir mère ou non est un des droits d’autodétermination des femmes. Il appartient à chaque femme de déterminer ce qui arrivera à son corps. Ce droit est opprimé dans le monde entier. En Belgique non plus, il n’est pas totalement acquis. L’avortement est encore toujours présent dans le droit pénal. Et cependant, l’avortement n’est pas un crime, mais un traitement médical. La ville peut contribuer à ce droit d’autodétermination en soutenant des centres d’avortement. Nous pensons qu’il serait intéressant que la ville fasse la publicité des adresses utiles via le Tournai-info régulièrement. Elle peut aussi créer un fonds pour les femmes en situation précaire, pour avancer l’argent d’un avortement.
Oui, des femmes en situation financière difficile peuvent frapper à la porte du CPAS pour prendre rendez-vous pour un avortement. Mais il y a d’abord une vaste enquête sociale et cela prend du temps. Parfois trop de temps, de sorte que ces femmes dépassent le délai légal pour pouvoir pratiquer un avortement.
Vision
La ville a un rôle à jouer dans la suppression de l’inégalité de genre et du sexisme. Pour endosser ce rôle, elle doit investir dans le tissu social. Elle doit s’attaquer au sexisme et à la violence envers les femmes, tant préventivement que par l’accueil de celles qui en sont victimes. Elle doit éliminer les discriminations.
Un tissu social solide est la condition pour que les femmes prennent part pleinement à la vie publique et au marché du travail. Des services publics forts prennent en charge les tâches qui, sinon, incombent à la famille, et surtout aux femmes.
Le sexisme et la violence envers les femmes sont au centre de l’actualité. Le mouvement sous le signe de #MeToo a mis en évidence combien ce problème est ancré dans la société. Selon l’OMS, une femme sur trois a été, est ou sera victime de violences physiques, psychologiques ou sexuelles au cours de sa vie. Il apparaît chez les personnes de tous horizons et de tout statut social. Pour s’attaquer au sexisme et à la violence envers les femmes, il faut miser sur la prévention et travailler à changer les mentalités en général. Et cela, dès l’enfance. C’est pourquoi une éducation sexuelle et relationnelle à grande échelle à l’école est si importante.
La ville doit aussi travailler à améliorer la qualité des garderies et de l’aide aux victimes de violences de genre.
Depuis le début de l'année 2023, en Belgique, 26 femmes ont tragiquement perdu la vie en raison de leur genre. Malheureusement, Tournai n'est pas épargnée, avec en moyenne 1 féminicide par an et encore un drame d’une grande violence en cette année 2024. Actuellement, seul le poste de police de Tournai reste ouvert la nuit en semaine. Pourtant, durant ces heures nocturnes, les victimes ont un besoin crucial d'une aide immédiate à proximité de leur domicile.
En ce moment, la Consoude est le seul établissement capable de fournir un hébergement temporaire aux femmes en difficulté. Il est impératif d'accroître les capacités d'accueil pour permettre à toutes les femmes dans le besoin de trouver un refuge sûr.