Une vraie politique sociale de logement
Notre belle ville de Tournai souffre, comme les autres villes de Wallonie, d’un manque d’intérêt des politiques pour le logement. Le logement est pourtant un droit fondamental et devrait être un pilier essentiel à toute politique de la ville. Mais ce n’est pas le cas. En 2018, le PS Tournaisien nous promettait de « continuer sa politique volontariste » en matière de construction et rénovation de logement public[1]. Les chiffres ne plaident pourtant pas pour un tel volontarisme. Le pourcentage de ménages vivant dans un logement social passant de 6,63% en 2017 à 6,68% en 2022. 0,05% de plus, une cacahuète quand on pense aux 1159 demandes encore en attente au 1er janvier 2023 (866 en 2018)[2]. Nous voulons un changement radical de cap et que la ville prenne réellement les rênes de la politique de logement. Nous voulons des logements de qualité pour tous. Nous voulons une ville avec suffisamment d’habitations de bonne qualité accessible pour chacun. Une ville qui met fin aux situations d’insalubrité, avec les problèmes d’humidité et leurs retombées pour la santé mentale et physique. Il n'y a pas un manque d'acteurs engagés dans le domaine du logement social à Tournai, avec des entités telles que Le Logis Tournaisien (société de logement de service public), le CPAS, la régie foncière pour la rénovation et la création de logements, Tournai Logement (agence immobilière sociale), une maison de l’habitat, un observatoire du logement, et des initiatives comme le projet "Housing First", etc. Ce qui fait défaut, ce ne sont pas tant les acteurs, mais les actions concrètes d'une réelle politique volontariste en matière de logement.
Ce que nous voulons
Un : Une politique ambitieuse de création de logements sociaux modernes et de qualité
- Nous voulons un plan 2030 ambitieux de construction de logements sociaux pour combler les 1200 demandes en attente rapidement. Cela signifie construire, rénover ou reprendre au privé l’équivalent de minimum 200 logements par an, révisable à la hausse chaque année en fonction de la liste d’attente.
- Nous investirons dans l’environnement et la sécurité des logements sociaux, notamment en faisant en sorte qu’il y ait de nouveau des concierges temps-plein dans les grands immeubles publics.
- Nous fixons comme règle que tout projet immobilier doit comporter au minimum 25% de logements sociaux.
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Pouvoir se loger est un droit fondamental universel. Les pouvoirs publics ont le devoir de garantir ce droit. Il y a pénurie sur le marché du logement et cette pénurie fait fortement grimper les prix. D’urgence, il faut qu’il y ait plus d’habitations, d’unités de logement qui mettront les jeunes ménages en mesure de se lancer dans la vie. Des logements pour les personnes âgées aussi, qui, sur ce plan, ont d’autres besoins. Et aussi pour tous ceux qui, économiquement, se retrouvent sur la touche et ne peuvent trouver de logements convenables à des prix abordables. Aujourd’hui, la ville de Tournai compte à peine 2150 logements sociaux occupés en 2022) contre 2134 en 2018. Entre-temps, 1159 Tournaisiens sont sur la liste d’attente contre 866 en 2018. L’offre en logements sociaux se maintient à approximativement 10 % du marché de l'habitat. C’est trop peu pour satisfaire à la demande.
Nous aspirons à suivre l'exemple de Vienne en matière d'habitat social de qualité, où la population bénéficie d'un cadre de vie inclusif comprenant des jardins collectifs, des crèches et des magasins de proximité. Contrairement à des ghettos, ces espaces favorisent une réelle mixité sociale. Cette diversité permet d'inclure des locataires à revenus plus élevés, contribuant ainsi aux rentrées locatives tout en offrant des logements à des tarifs inférieurs au marché privé.
Nous voulons donner aux sociétés de logement social plus de moyens pour la construction et la rénovation de l’habitat social. Jusqu’à présent, un décret wallon oblige les communes à disposer de 10 % de logements publics sur leur territoire. La ministre MR des pouvoirs locaux Valérie De Bue a déjà prévu de supprimer cette obligation. Mais bien avant ça, cet objectif n’était pas respecté. Pourtant, beaucoup de grandes villes d’Europe comptent déjà plus de 20 % de logements sociaux sur leur territoire.
Il y a actuellement 1159 personnes inscrites sur les listes d'attente pour un logement social à Tournai. Bien que des initiatives aient été prises, la majorité PS-Ecolo de Tournai privilégie fortement les AiS (Agences immobilières sociales), pas étonnant vu que la première echevine Ecolo est aussi présidente de AIS de Tournai.
Cependant, ce système n'est pas conforme à notre vision du logement social. Les AIS sont souvent plus coûteuses et appartiennent à des entités privées. Cette approche tend vers une forme de privatisation du logement public, ce qui ne correspond pas à notre modèle idéal de logement social et ne résout pas durablement le manque de logements abordables puisque en fin de contrat, ces logements retournent sur le marché privé.
Nous ne pensons pas qu’il soit possible de résoudre le problème du logement en Belgique par l’encouragement à l’initiative privée. La situation désastreuse de la question du logement dans notre pays tend assez à le prouver. Ce n’est que par une intervention importante des autorités publiques dans le marché du logement que ce secteur pourra être régulé.
Pour ce faire, l’offre de logements publics doit au moins atteindre le plafond des 25 % afin de pouvoir influer sur les prix de l’ensemble du marché immobilier. Rester sous ce seuil ne permettrait pas d’avoir un réel impact. 25% de logements sociaux, c’est aussi donner une possibilité d’accès à des personnes bénéficiant d’un revenu moyen.
Il n’y a pas d’argent pour ce type de projet ? Nous pensons que c’est une question de priorité. Une ville comme Vienne a décidé, en pleine crise des années 30, d’investir massivement dans son parc de logement public comme projet phare de toute la ville. Aujourd’hui encore, le prestige de cette ville s’en trouve renforcé et attire des milliers de visiteurs de ces édifices sociaux.
Concrètement, pour la Ville de Tournai, parvenir à atteindre le seuil des 25 % de logements sociaux nécessiterait un plan de développement ambitieux. Actuellement, un peu plus de 6 % des habitants de Tournai vivent dans un logement du SLSP (société de logement service public) comme le Logis Tournaisien, et un peu plus avec la régie communale. Le Logis Tournaisien gère actuellement 2300 logements avec 1200 personnes en attente. Nous proposons un plan jusqu'à 2030 pour construire 1200 logements supplémentaires. Ces logements pourraient être des nouvelles constructions, des bâtiments rénovés ou des transferts issus du parc immobilier privé. La réalisation de cet objectif pourrait également impliquer des logements gérés par la commune ou le CPAS et non exclusivement par le Logis Tournaisien.
Le dernier plan de la région wallonne pour augmenter le nombre de logements d’utilité publique reste bien insuffisant puisqu’il ne vise qu’un potentiel de 1000 logements créés pour toute la Wallonie au travers de l'acquisition de logements neufs, existants et de terrains à valoriser.
Même pour des locataires sociaux, le loyer peut représenter une fameuse saignée dans le budget. Souvent, les charges locatives alourdissent la facture et de manière inégale : les loyers sont plafonnés à 20% des revenus, mais les charges sont bien différentes selon qu’on occupe un habitat déjà rénové au niveau énergétique ou une passoire énergétique, comme c’est encore fréquemment le cas. C’est pourquoi nous voulons geler le loyer actuel des logements sociaux et plafonner les charges en fonction du PEB.
Deux : Tolérance zéro pour les logements inoccupés
- Par des contrôles permanents, nous combattrons l’inoccupation commerciale et les logements vides.
- Nous augmentons le montant de la taxe contre les logements vides.
- Nous plafonnons les charges locatives à un maximum de 10 % du prix du loyer et en fonction du PEB.
- Quant aux logements inoccupés, délabrés ou abandonnés nous appliquons rapidement les procédures permettant leur réquisition, nous les remettrons aux mains de la société publique de construction de logements et/ou ou aux mains du logis Tournaisien qui gère les logements sociaux de Tournai ou encore du cpas.
- Nous actualiserons et accélérerons le registre des maisons vides pour permettre une application plus rapide des procédures. Nous augmenterons le nombre de collaborateurs communaux dont ce sera la charge. Les citoyens pourront eux aussi signaler les bâtiments inoccupés.
- Nous veillerons, à l’application du principe qu’un bourgmestre peut sur demande du président du conseil de l’action sociale, réquisitionner un immeuble bâti manifestement abandonné depuis plus de 6 mois afin de le mettre à disposition de personnes sans abris.
- Un logement mis en location et qui n’a pas trouvé de candidat locataire au bout de 3 mois sera présumé inoccupé.
- Un soutien sera organisé pour les propriétaires modestes qui rencontrent des difficultés à rendre leur logement habitable.
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Pour accélérer la rénovation des logements sociaux vacants, notre priorité initiale sera de réduire considérablement le nombre de logements inoccupés. Nous nous engagerons à minimiser au maximum les périodes d'inoccupation entre deux changements de locataires. Un nouveau plan de rénovation concernant des centaines de logements sera élaboré au cours de la prochaine période législative.
Dans le cadre de ces vastes projets de rénovation, nous donnerons la priorité à la réhabilitation des logements actuellement inoccupés, permettant ainsi aux résidents de longue date de rester dans leur quartier. Nous privilégierons principalement des approches de "rénovation douce" afin de limiter l'impact sur les locataires, les encourageant ainsi à rester dans leurs logements autant que possible.
Nous voulons augmenter la taxe sur l’inoccupation et surtout veiller à sa mise en application stricte. Il est est effet incompréhensible que malgré le nombre visible de logements vides, cette taxe n'a généré que 32.640€ en 2022, comme en attestent les comptes de la ville.
Ici, nous laisserons de côté les gens qui ne disposent pas des moyens pour exécuter les rénovations qui s’imposent et à qui nous proposerons d’abord un système de tiers payant pour leur permettre d’effectuer les travaux nécessaires. Mais, pour les sociétés immobilières, nous comptons doubler cette taxe sur l’inoccupation. De même, nous voulons doubler la taxe sur les terrains non bâtis. Quant à la recette, nous l’investirons dans des projets de logements à prix abordable.
En cas d'inoccupation structurelle dépassant trois ans, nous mettrons en œuvre des mesures drastiques. Les propriétaires concernés ont eu la possibilité depuis quelques années de se conformer à la réglementation. En ce qui concerne les logements vacants, dégradés ou abandonnés, nous nous engageons à appliquer rapidement les dispositions énoncées dans le code de l'habitation durable de la région wallonne.
En cas de constat avéré d'inoccupation, si des pourparlers amiables ne produisent pas de résultats, nous serons prêts à utiliser les outils prévus par la loi, allant de la prise en gestion volontaire ou forcée, telle que la gestion unilatérale ou judiciaire. La ville confiera en priorité ces logements aux Agences Immobilières Sociales, au Logis Tournaisien ou au CPAS. Cette démarche permettra d'augmenter l'offre de logements sociaux sur le marché locatif.
Par ailleurs, nous tiendrons le bourgmestre et le président de l'action sociale responsables de réquisitionner tout bâtiment manifestement abandonné depuis plus de six mois afin de le rendre disponible pour les personnes sans-abri. Cela vise à agir de manière proactive pour répondre aux besoins urgents en matière de logement pour les personnes dans le besoin.
Également, il existe un nombre considérable d'immeubles inoccupés, qu'ils soient dissimulés ou non enregistrés. Nous proposons que les services communaux entreprennent une recherche active de ces propriétés inoccupées en affectant à cette tâche plus de personnel comme nos agents constatateurs si c’est nécessaire. Parallèlement, nous mettrons en place un point de contact pour les citoyens. En effet, seule une documentation précise et très régulièrement mise à jour permettra l'application de mesures radicales ou d'une taxe appropriée sur ces biens inoccupés.
D’autre part, il n’est pas admissible que des propriétaires refoulent des candidats locataires, préférant laisser leur logement vide dans l’espoir d’un candidat dont le statut, la couleur ou les revenus l’agréent. Et c’est au candidat locataire d’apporter la preuve de la discrimination. Nous voulons donc inverser ce processus et contraindre propriétaires et agences immobilières à signifier par écrit la justification d’un refus de louer.
De même que considérant la pression immobilière, un logement à louer qui ne trouve pas preneur dans les 3 mois est un fort indice d’anomalie, nous voulons que ce logement soit considéré et traité comme tous les logements inoccupés
Enfin, si des expulsions sont requises pour des raisons d'insalubrité, d'incendie ou autres, nous nous engageons à garantir un relogement approprié à nos concitoyens. L'incident des rescapés de l'incendie de la rue des Campeaux, relogés dans des conditions d'insalubrité à Templeuve, ne doit jamais se reproduire.
Trois. Nous limiterons les loyers et lancerons un label « qualité » du logement
- Nous voulons que le gouvernement wallon instaure une grille contraignante des loyers grâce à laquelle les prix seront limités à l’aide de critères objectifs, comme la qualité du logement et le nombre de chambres.
- Dans l’attente de cette grille, nous ferons une promotion active de l’utilisation du calculateur de loyer indicatif (grille des loyers) du Service Public de Wallonie pour qu’elle devienne systématique.
- Sur base de la grille des loyers, nous imposerons une attestation de conformité pour chaque location. Comme pour les véhicules, chaque bien sera soumis à un contrôle de la qualité et labellisé. Il y aura des contrôleurs supplémentaires de l’habitat afin d’augmenter sensiblement le nombre de contrôles. Nous ferons respecter, pour chaque logement mis en location, l’obligation d’afficher le montant du loyer et des charges. Ne pas indiquer ces informations est passible d’amendes.
- La ville gérera elle-même un site internet avec toutes les habitations à louer. Avec un label de qualité et une indication du prix du loyer.
- Les habitations mises en location et qui n’ont pas trouvé de locataires dans un délai de 3 mois - seront enregistrées comme inoccupées, insalubres ou inhabitables. Selon les cas.
- Nous travaillerons à contraindre les propriétaires et les agences immobilières à motiver par écrit leurs refus de candidats locataires, pour éviter les discriminations.
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Si dans la région wallonne, plus de 70 % des Wallonnes et des Wallons sont propriétaires de leur logement, à Tournai, il y a tout de même 41,6% de locataires. Sur ce marché, il y a peu de règles et il y a encore moins de contrôle. Ici, c’est le Far West du capitalisme qui prévaut. Résultat : énormément de locataires doivent consacrer une trop grande part de leur revenu en frais de logement. Le risque de pauvreté chez les locataires est de plus de 36% en Belgique. On se retrouve à devoir payer beaucoup, pour des logements qui ne sont même pas toujours au niveau minimum de qualité. Il est essentiel de souligner que, outre les pratiques douteuses des agences immobilières, Tournai connaît des situations préoccupantes liées aux frais illégaux demandés par ceux-ci. En tant que ville, notre rôle premier est de protéger les droits des citoyens. Nous nous engageons à intervenir auprès de ces agences pour les mettre en conformité avec la loi et à mobiliser notre service juridique pour soutenir les candidats locataires confrontés à des pratiques abusives. Notre objectif est de faire cesser ces pratiques inacceptables et d'assurer un environnement locatif juste et respectueux des droits des citoyens.
La nécessité de contrôler les prix des loyers est indéniable, surtout face à la réalité actuelle où des logements de qualité inférieure sont proposés à des tarifs excessifs, atteignant parfois jusqu'à cinq cents euros pour un studio. Pour remédier à cette situation, nous préconisons la mise en place, par le gouvernement wallon, d'une grille contraignante pour encadrer les tarifs de location.
Cette grille serait élaborée en fonction de critères objectifs tels que la qualité du logement, le nombre de chambres, le niveau de confort, ainsi que l'efficacité énergétique, entre autres. Chaque critère se verrait attribuer un nombre de points, et chaque point correspondrait à un montant défini pour établir le loyer. En cas de non-respect de cette grille par le propriétaire, le locataire aurait le droit de saisir un juge afin de contraindre le bailleur à se conformer aux tarifs fixés.
Dans cette perspective, la ville jouerait un rôle essentiel en offrant son soutien aux locataires confrontés à de telles situations. Nous nous engageons à fournir une assistance juridique aux locataires pour faire respecter ces tarifs réglementés, afin de garantir des conditions de location équitables et raisonnables pour tous.
Il est vrai que la compétence de fixer les règles sur les loyers relève du gouvernement régional wallon, et nous avons longtemps plaidé pour que cette mesure soit mise en place. Cependant, nous ne sommes pas obligés d'attendre que la région agisse. Le calculateur de loyer indicatif du Service Public de Wallonie, récemment mis en place, peut déjà être utilisé. À partir de différents critères, locataires et propriétaires peuvent estimer un loyer objectif. En collaboration avec la commune, nous pourrions co-gérer le marché locatif à travers un site internet répertoriant les biens et leur attribuant un label de qualité, tout en indiquant le loyer indicatif. Cette approche serait bénéfique pour tous : les personnes à la recherche d'un logement de qualité et les propriétaires respectueux du Code du logement. Nous espérons ainsi exercer une pression pour contrer la hausse des loyers.
Le label de qualité serait décerné par des agents communaux, avec une attention particulière portée aux logements insalubres. Comme pour les logements inoccupés, chaque situation sera évaluée individuellement. Les propriétaires en infraction seront tenus de mettre leur bien aux normes, sous peine d'amendes.
Souvent, les locataires hésitent à demander ce contrôle de peur que le logement ne soit déclaré inhabitable, ce qui pourrait compliquer leur situation pour trouver un autre logement. Dans un marché locatif privé restreint, il est difficile pour le locataire d'initier ce contrôle lui-même. En cas de contrôle négatif, la ville devrait garantir le relogement des locataires expulsés.
Pour les propriétaires dont les habitations ne respectent pas les normes du Code wallon du logement, nous les contraindrons à effectuer les rénovations nécessaires à leurs frais. S'ils ne s'y conforment pas, des amendes plus sévères seront appliquées, et ils pourraient être tenus de confier leur immeuble à une société publique de construction de logements telle que le Logis Tournaisien. La ville et le CPAS investiront des ressources dans des projets sociaux d'emploi pour rendre ces logements habitables. Les propriétaires modestes qui n'ont pas les moyens de financer ces rénovations bénéficieront d'un soutien.
Quatre. La société communale du logement
- La société tournaisienne du logement construira et gérera elle-même des logements. Cette société dirigée par l’échevinat du logement sera en charge de la politique de création de logements et de la gestion des logements publics sur le territoire de la Ville.
- Elle effectuera également des travaux de rénovation et d’isolation dans des logements publics et privés.
- Nous impliquerons également la population dans la politique du logement. La société communale du logement fonctionnera de façon démocratique et transparente. Le public pourra suivre ses réunions via internet, les documents seront accessibles à tous.
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Le PTB propose la mise sur pied d’une société publique de construction et de rénovation de logements, comme c’est le cas dans quelques grandes villes notamment en Allemagne. Cette société publique construira elle-même les logements nécessaires. Elle effectue également des travaux de rénovation et d’isolation.
Ces sociétés ne coûtent pas d’argent à la collectivité. Situation assez logique : si ce secteur est rentable pour le privé, pourquoi coûterait-il pour le public s’il est bien géré ?
Cette société devrait également mettre en œuvre un plan d'isolation de tous les logements sociaux. Elle pourrait préfinancer les travaux et se rembourser sur le gain énergétique pendant une durée limitée. Cette société pourrait travailler aussi avec les diverses primes régionales, ce qui réduirait d'autant le temps de remboursement.
L’endettement actuel d’une série de sociétés de logement de service public est en grande partie dû au fait justement que leurs occupants font partie des couches les plus défavorisées : ils paient donc des loyers assez bas, quand ils peuvent les payer. Comme le démontre l’exemple néerlandais où le logement social culmine à 34% de parts du marché locatif, augmenter le nombre et donc l’accès aux logements publics permet de les rendre tout à fait rentables au niveau financier.
Dans les quartiers denses et avec un parc de logement relativement obsolète, une telle société publique de logement et d'investissement peut aussi devenir le moteur du renouveau du quartier. Une société publique de logement communale devrait pouvoir exercer un droit de préemption et pourrait acheter, rénover et transformer des habitations à vendre. Ceci présente en outre l’avantage d’intégrer le logement public dans l’habitat existant et d’éviter les « grands blocs » d'habitations.
Vision
Se loger devient de plus en plus difficile, et il n’y aura pas de solution en vue tant que nous ne ménerons pas une politique radicale. Le secteur immobilier redécouvre la ville et cible le segment riche de la population. Ce qui entraîne une surenchère dans le secteur et fait grimper les prix moyens des loyers. L’exemple des appartements de la Dorcas montre la volonté de la majorité actuelle de soutenir des projets immobiliers privés. Ils promettaient 10% de logements sociaux, nous en voulons 25%.
Des logements familiaux à prix abordable, des logements adaptés pour diverses sortes de famille, la rénovation des parties plus anciennes de la ville sans en chasser les habitants d’origine… rien de tout cela ne figure au cahier des charges des autorités communales de la dernière mandature. La construction de logements sociaux est abandonnée, les listes d’attente sont de plus en plus longues.
Isolés, personnes qui débutent dans la vie, nouveaux venus, familles monoparentales, personnes âgées à la pension très modeste, familles nombreuses… tous sont livrés à eux-mêmes dans la jungle du marché du logement. Les situations déplorables en matière de logement de même que les marchands de sommeil sont de retour sans jamais avoir été tout à fait absents. Bref, l’offre ne satisfait tout simplement pas à la très importante demande de logements convenables. Le libre marché ne résout pas le problème du logement. Au contraire, à Tournai, nous avons dénoncé les pratiques frauduleuses des agences immobilières qui pourraient s’apparenter à du racket. Nous avons pu voir que certaines agences immobilières tournaisiennes peu scrupuleuses demandaient des frais de dossier ou autres apports supplémentaires frauduleux pour pouvoir s’inscrire dans leur liste de demandeurs de logement. On constate aussi dans les faits de nombreuses discriminations liées aux statuts ou aux moyens financiers des candidats locataires qui se voient refuser l’accès à un logement sans aucune justification. Voilà ce qui arrive quand la majorité tournaisienne privilégie le libre marché à une vraie politique du logement.
Des logements de qualité à prix abordable pour tout le monde, peu importe la taille du portefeuille : voilà un projet de prestige pour notre ville. Pour cela, nous avons besoin d’un plan ambitieux de logements à prix abordable. Un plan en trois piliers : (1) un plan ambitieux de construction de logements sociaux modernes et de qualité ; (2) une tolérance zéro envers les logements vides ; (3) l’instauration d’une nouvelle réglementation pour le marché locatif privé, avec une fixation objective du prix du loyer via une grille contraignante et via un label de contrôle.
Chaque euro investi dans des logements de qualité se répercute positivement en un laps de temps relativement court, comme le démontre une étude européenne. Cette logique s'explique par le fait que les personnes mal logées sont susceptibles de tomber plus facilement malades en raison des conditions de logements insalubres. Les familles vivant dans des espaces restreints font face à un niveau accru de stress. De plus, les enfants vivant dans de telles conditions peuvent avoir des difficultés à étudier convenablement, ce qui augmente le risque de décrochage scolaire. En outre, les mauvaises conditions de logement entraînent une propagation plus rapide des maladies, ce qui se traduit par un taux plus élevé d'absentéisme au travail. Tous ces facteurs représentent un ensemble de coûts qui, à l'échelle d'une ville, peuvent être réduits en investissant dans des logements de meilleure qualité.